De la piste à la rue : Paroles de chanson détournées
La série « Féminishift » s’inscrit dans une démarche parodique de recontextualisation de chansons populaires dont les paroles véhiculent des messages profondément misogynes et patriarcaux. En détournant ces textes pour en faire des étendards féministes, je tente de mener une réflexion critique sur la manière dont la culture pop contribue à la perpétuation des stéréotypes de genre et propose une forme ludique pour leur renversement.
Visuellement, la série s’inspire des banderoles historiques des suffragettes et des pancartes de manifestations, rappelant les luttes passées et présentes pour les droits des femmes. Le choix du violet, couleur symbolique du féminisme, renforce cette filiation tout en évoquant la résistance et la solidarité. Chaque vers parodié est rehaussé à l’aquarelle pailleté en référence à « el pañuelazo de los brillos » (le mouvement des paillettes) survenu à Buenos Aires en 2018 quand des militantes féministes ont lancé des paillettes roses au visage du procureur Juan Darthés après l’acquittement controversé d’un acteur accusé de viol.
« Féminishift » est une invitation à repenser notre rapport à la musique, à la culture populaire et à la manière dont elles façonnent nos perceptions du genre. En parodiant ces chansons et en les réécrivant comme des slogans de lutte, la série propose un shift – c’est-à-dire un glissement sémantique, qui transforme le patriarcat en empowerment, la soumission en résistance et le silence en voix collective.
Bum Bum Tam Tam, 2’36
De la série « Twerk Nation – Féminishift », 2024
Sublimation thermique sur satin mat rehaussée à l’aquarelle
240 x 160 cm
That Butt, 5’58
De la série « Twerk Nation – Féminishift », 2024
Sublimation thermique sur satin mat rehaussée à l’aquarelle
240 x 160 cm
Twerk, 2’40
De la série « Twerk Nation – Féminishift », 2024
Sublimation thermique sur satin mat rehaussée à l’aquarelle